Fées et korrigans, mystérieuse cité d’Ys emportée par les eaux, Ankou et légendes arthuriennes… le folklore armoricain fait rêver bien au-delà des frontières de la Bretagne historique. Comment expliquer sa persistance et sa vigueur ? Comment surtout en dévoiler le sens par-delà les différentes versions qui en ont été données ?
Rêver, ce n’est pas dormir. Le rêve n’est pas l’inverse de la veille, mais, selon les mots du philosophe Edmund Husserl, un « mode anormal de veille ». Rêver, ce n’est pas fermer les yeux, mais les ouvrir sur ce que, de jour, nous cherchons à fuir, ou n’osons pas avouer. Nous ne pensons aux rêves … On les raconte parfois, quand ils sont drôles, insensés, nous hante … Mais on s’arrange pour les ranger du côté nocturne de notre vie.
Que se passerait-il si les rêves venaient occuper le devant de la scène ? S’ ils venaient occuper, au côté de la raison, la place de choix qui leur revient, y compris en philosophie ?
« Le rêve est la réalisation parfaite d’un imaginaire clos, c’est-à-dire d’un imaginaire dont on ne peut absolument plus sortir et sur lequel il est impossible de prendre le moindre point de vue extérieur »
(Sartre, L’imaginaire, Gallimard, 1986, p.319)